
Les mots ont un sens, les kanjis (caractère chinois) également. Funakoshi Gichin (prononcer « fu-na-co-chi » « gui-chine ») l’avait bien compris. Il est considéré comme le fondateur du « karaté-do moderne« pour plusieurs raisons.
A l’origine, les kanjis du Karate-do indiquaient « to-de » soit « main Tang » ou « main de Chine« . C’est au milieu des années 1930 que Funakoshi Gichin (l’usage japonais veut que le nom précède le prénom) remplace ces kanjis pour modifier le sens du mot Karate-do vers celui que nous connaissons aujourd’hui « voie des techniques sans arme en main« .
Ceci nous apprend donc que le karate-do est d’origine chinoise et non japonaise comme on le croit souvent. Son développement moderne est relativement récent (moins d’un siècle).

Autre évolution vers la modernité initiée par Funakoshi.
Initialement, le karate-do traditionnel s’enseignait de maître à élèves. Peu de maîtres et peu d’élèves par maîtres. L’enseignement était secret et considéré comme un privilège. Chaque maître cultivait sa spécificité et choisissait ses élèves.
La modernité vient du fait que, dans les années 1920, Funakoshi a réalisé des démonstrations publiques de son art martial. Il a cherché et réussi à diffuser de manière large la pratique du karate-do. Sa plus grande réussite pour la modernité et pour la popularité du karate-do a été de l’enseigner à l’université au même titre que les autres arts martiaux du budo.
Le karate-do que nous pratiquons aujourd’hui est un héritage de cette démarche moderne qui remonte à plus d’un siècle. Nos techniques ont une histoire. S’en souvenir fait partie de la richesse de notre pratique.
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Pour aller plus loin, je recommande cet article de Jean-Charles Juster : « Les kata de Funakoshi« . Une première approche de la filiation historique du karate que nous pratiquons aujourd’hui.